Les commentaires qui suivent sont rédigés sous une
forme synthétique et brève qui,
je l'espère,
convient mieux au WWW qu'un texte suivi et détaillé.
L'Union européenne, (anciennement CEE,CEEA,CECA)
Introduction
0.1 - Le contexte original: la fin de la seconde guerre mondiale
L'état de l'Europe à la fin de la Guerre
- Le continent est dévasté
- L'Allemagne a tenté deux fois en 20 ans de conquérir
ses voisins
- La décolonisation annonce la fin des empires
- Les États européens se craignent tous
- L'État-nation est à son plus fort. Les frontières
sont imperméables et l'État est souverain.
- Chaque peuple a une histoire très ancienne, donc les
traditions et les façons de faire sont différentes. Cela
implique aussi un ensemble de normes différentes.
- Ex: Loi sur la pureté de la bière en Allemagne
- Fromage de lait cru en France
- Secret bancaire en Suisse et au Luxembourg
- Tradition marchande des Anglais, la Common law par rapport au droit
civil etc.
L'idée même de faire une Communauté, avec un
marché unique, n'était donc pas évidente..
0.2 - La construction des trois Communautés
A strictement parler, il n'existe pas une Communauté, mais
bien plutôt 3 communautés
- Une est à vocation générale. Il s'agit de la
Communauté économique
- Deux sont à vocation sectorielle:
- La CEEA (Communauté européenne de l'énergie
atomique)
- La CECA (Communauté européenne du charbon et de
l'acier)
Raisons ayant motivé les pays à former ces communautés:
- Les pays d'Europe, surtout la France, désirent pouvoir contrôler
les aspirations expansionnistes de l'Allemagne.
- Les petits pays d'Europe veulent contrôler les sautes
d'humeur de leurs grands voisins. Pour eux, la communauté
équivaut à la stabilité des rapports
- De plus, les pays européens subissent des pressions américaines,
suite au plan Marshall, afin qu'ils s'unissent et prennent leur destin
en mains.
Les deux premiers objectifs étaient considérés
comme irréalisables dans le cadre d'une organisation
internationale de coopération classique, d'où est apparue
la nécessité de créer une organisation
internationale à base d'intégration (mouvement pro-fédératif).
Il fût impossible de dégager un consensus quant à la
forme du contrôle que devait exercer cette nouvelle organisation
internationale. Émergea alors l'idée d'une construction
européenne en plusieurs étapes, où un ensemble
d'organisations internationales se verraient confier des mandats spécialisés.
La Communauté européenne du Charbon et de l'acier
constitue donc la première réalisation concrète
menant vers l'Union européenne.
- Le charbon et acier étant le nerf de la guerre, donc son
contrôle sous une Haute autorité rendrait impossible un
effort de guerre comme celui de l'Allemagne.
- Un accord sectoriel a toujours été plus facile
à négocier qu'un accord général.
Traité de Paris de 1951 créant la CECA lie 6 États:
la France, la République fédérale d'Allemagne, la
Belgique, l'Italie, les Pays-Bas et le Luxembourg.
La deuxième phase vers l'intégration européenne
se concrétisera par l'adoption simultanée de deux traités
signés à Rome, l'un étant d'ordre général
et créant un Marché commun, l'autre instituant la
Communauté européenne de l'énergie atomique. La
crainte d'une opposition de dernière minute à la
ratification du traité portant sur l'énergie nucléaire
a convaincu les négociateurs de séparer ce domaine
d'activité du traité créant la C.E.E.
Il est remarquable de constater que l'adoption du traité CEE
en 1957 n'a pratiquement pas causé de remous, tant dans le grand
public que parmi la classe politique. En effet, l'inclusion d'une période
de transition jusqu'en 1972 ( soit plus de vingt ans) a suffi à
taire la plupart des appréhensions qu'auraient dû soulever
un projet d'une telle envergure.
Raisons officieuses ayant conduits à l'adoption du traité
CEE
- En 1950, Allemagne a désespérément besoin de
reconstruire son industrie. La garantie d'accès à tout le
marché européen lui offre des perspectives inédites
permettant d'accélérer le processus de rétablissement
de l'économie allemande.
- La France, très rurale à cette époque, cherche
un débouché pour ses produits agricoles. La garantie d'accès
à tout le marché européen permet à tout le
moins de satisfaire une bonne proportion de l'électorat français.
Donc, le traité CEE, très pragmatique, permet de lier
la France et l'Allemagne, historiquement ennemies, dans une union
économique complémentaire plutôt que directement
concurrentielle.
0.3 - Résultat de la CEE aujourd'hui
- Politique agricole commune (PAC); la France est le grenier de
l'Europe, ses fermiers sont subventionnés par la PAC. Ceux-ci
sont passés d'importateurs nets au rang de 4ème
exportateur mondial!!
- L'industrie allemande, depuis les années 50, a conquis le
monde.
0.4 - Distinction entre les trois traités (CEE-CEEA-CECA)
- La philosophie à l'origine de la conclusion des traités
était très différente
- CECA (créée en 1951): Son institution décisionnelle,
la Haute Autorité est très puissante. Cela est conforme au
désir des États-membres de contrôler les instruments
de production industrielle de la nouvelle Allemagne. En mettant en
commun les ressources indispensables à toute production
militaire, en l'occurrence le charbon et l'acier, les
États-membres veulent se mettre à l'abri de la possibilité
d'un nouveau conflit.
- CEE-CEEA (créées en 1957): Lors de la rédaction
de ces deux traités, les États-membres sont mécontents
du rapport de force défavorable qui les oppose à la Haute
Autorité CECA . Les pouvoirs des institutions CEE et CEEA ont
été beaucoup plus subtilement répartis entre le
Conseil, la Commission et le Parlement, afin de préserver
l'autonomie étatique.
1 - Les institutions de la CEE
1.1 - Le Conseil des Ministres
C'est l'institution qui représente les États-membres.
Elle ne travaille pas dans l'intérêt de la CEE, mais plutôt
dans l'intérêt de ses membres.
Elle est composée de membres des parlements nationaux et
aussi des ministres des affaires étrangères de chaque
pays.
La présidence alterne à tous les six mois entre représentants
de chaque États-membres
Rôle et Compétence:
- Le Conseil assure la coordination des politiques nationales qui ne
relèvent plus de la compétence des États-membres.
- C'est le vrai législateur, c'est lui qui a le dernier mot
dans presque tous les cas ou une norme communautaire doit
être adoptée ou modifiée.
1.2 - La Commission des Communautés
Composée de nationaux des États-membres, elle est la
gardienne des traités communautaires et ses membres doivent
absolument agir en toute indépendance. Ils ne peuvent pas représenter
les intérêts de leur pays, mais doivent agir dans le seul
intérêt de la Communauté.
Dix-sept commissaires s'occupent chacun d'un portefeuille déterminé,
appelé Direction générale, à la façon
d'un ministère.
La Commission, comptait en 1991, quelques 22 000 employés
Rôle et compétence: la Commission doit exprimer
l'intérêt communautaire et assurer l'initiative de la
plupart des mesures législatives. Aussi, la Commission correspond
à exécutif dans un système parlementaire classique
sauf qu'au lieu d'être le chef du gouvernement, c'est le Conseil
qui a toujours le dernier mot.
Deux rôles distincts:
- Élaborer le droit. Par exemple, on retrouve très
souvent dans les traités communautaires l'expression: "Le
conseil, sur proposition de la Commission, statue..."
- Contrôler le respect des traités. La Commission initie
les recours en manquement contre un État-membre qui a manqué
à ses obligations et elle peut aussi forcer le Conseil à
agir par le biais d'une action en carence.
1.3 - Le Parlement européen
Composé de représentants du peuple réunis en
partis transnationaux (Parti populaire européen, Libéral démocratique
et réformateur, démocrates européens, verts etc.)
élus au suffrage universel. Il n'y a aucun lien entre le
Parlement européen et les parlements nationaux. La première
élection européenne a eu lieu en 1979. 518 élus répartis
selon la population de chaque État-membre.
- L'Allemagne, la France, l'Italie et le Royaume-Uni: 81 sièges
chacun
- Espagne: 60 sièges
- Pays-Bas: 25 sièges
- Belgique, Grèce et Portugal: 24 sièges chacun.
- Danemark: 16 sièges
- Irlande: 15 sièges
- Luxembourg: 6 sièges
Fonctions et compétences: elles n'ont rien à voir avec celles d'un vrai Parlement
- Pouvoir de destitution des membres de la Commission
- Certains pouvoirs budgétaires (assez minimes)
- Fonction consultative, le Parlement ne peut que proposer des
modifications aux propositions de la Commission, ces modifications
pouvant être refusées par le Conseil.
Il existe donc une sorte de déficit démocratique dont
souffre le Parlement européen:
L'Acte unique européen a tenté d'y remédier. Il
prévoit une procédure de coopération avec le
Parlement qui fonctionne de la façon suivante:
- La Commission, de concert avec le Conseil, arrête une
position commune sur un sujet.
- Le Parlement a trois mois pour accepter, amender ou rejeter la
position commune.
- Si acceptée, le Conseil statue à majorité
qualifiée
- Si amendée, la Commission examine les amendements du
Parlement, fait ce qu'elle en veut, et elle transmet une nouvelle
proposition au Conseil qui statue à la majorité qualifiée.
- Si rejetée, le Conseil peut statuer à l'unanimité.
- Donc, le Parlement n'a toujours pas de pouvoirs législatifs
Le traité de Maastricht a introduit une nouvelle procédure
de codécision qui prévoit que dans certains cas, le
Parlement a un droit de veto. Le conseil, même à l'unanimité,
ne peut plus statuer.
Conclusion: il existe toujours un déficit démocratique
important, il n'est pas normal que le seul organe élu de la CEE
n'ait qu'une simple fonction de consultation.
1.4 - La Cour de Justice des Communautés européennes
- Elle siège à Luxembourg.
- Composée de treize juges originant chacun d'un États-membres.
Ceux-ci sont indépendants.
- Six avocats généraux: l'avocat-général
doit présenter publiquement, en toute impartialité et indépendance,
des conclusions orales et motivées sur les affaires soumises
devant la Cour, afin d'assister et d'éclairer cette dernière
dans l'exercice de ses fonctions.
Fonctions: véritables fonctions de tribunal
judiciaire
- Consultatives: la Cour rend des avis ou des délibérations.
Souvent, elle rendra des arrêts en interprétation, donc des
jugements déclaratoires.
- Attributions juridictionnelles: presque toutes les techniques du
litige européen y sont incluses.
La CJCE possède trois sortes de compétences
juridictionnelles:
- Compétence préjudicielle: exercée dans le
cadre d'un renvoi appelé préjudiciel, il s'agit pour la
CJCE d'apprécier une interprétation ou la validité
d'un acte suite à un renvoi effectué, parfois
facultativement, mais le plus souvent obligatoirement, par les tribunaux
nationaux. Donc, la CJCE coopère étroitement avec les
tribunaux nationaux.
- Saisine directe: actions prises par les États-membres, les
institutions ou les particuliers
- Division de première instance ( créée sous
l'Acte Unique pour désengorger la CJCE): cette chambre entend spécifiquement
certaines affaires dont appel est logé devant la CJCE.
N.B.: il existe d'autres institutions européennes, mais
leur importance relative est minime par rapport à celles déjà
mentionnées. Mentionnons quand même l'existence de la Cour
des comptes, du Comité économique et social CEE-CEEA ainsi
que le comité consultatif CECA.
2 - Financement des institutions des Communautés
- Les Ressources propres, qui sont des contributions étatiques
représentant 1.4% du PNB des États-membres, constituent
l'essentiel des revenus communautaires. Ces recettes représentaient
57% du total des revenus budgétaires européens en 1988. On
doit noter le fait que les États-membres bénéficient
d'une correction financière de 66% de la différence entre
leur participation financière et les transferts communautaires
lui revenant. Il s'agit en fait d'une sorte de mécanisme de péréquation.
- Ce mécanisme de réajustement a été
instauré suite aux plaintes de certains pays, qui finançaient
une partie importante du budget européen sans bénéficier
de retour proportionnels. En effet, dans les pays où
l'agriculture est considérée particulièrement
efficiente, comme en Grande-Bretagne, une très faible partie des
revenus de la Politique agricole commune y était consacrée.
Le Royaume-Uni, avant l'instauration du mécanisme correcteur,
finançait 22% du budget communautaire et ne recevait que 9% des dépenses
de la Communauté.
- N.B.: la CECA et CEEA sont financées indépendamment
par une taxe propre levée par la Communauté. Cette taxe
représente 1% de la valeur moyenne des différents produits
assujettis aux traités.
- Recettes douanières: 30 % des recettes totales en 1988
- Pourcentage de la taxe sur la valeur ajoutée dans chaque
État-membre. Ce pourcentage, établi à un pour cent
(1%), représente une infime partie des recettes de l'Union.
- Les recettes des politiques communes
- Le prélèvement agricole (12 % des recettes totales en
1988)
- Les autres politiques ( Un infime pourcentage des recettes)
Exemples de contributions nationales (en 1988):
- Allemagne: 9 milliards d'écus
- Royaume-Uni: 3 milliards d'écus
- France: 1.5 milliard d'écus
3 - Le processus de décision au sein de l'Union européenne
3.1 - Le partage des pouvoirs
3.1.1 - Absence de partage des pouvoirs classique
L'Union européenne n'opère pas de partage de pouvoirs
législatifs sur la même base que les états fédéraux.
Au lieu d'une division étanche des compétences entre les
États-membres et les institutions communautaires, une attribution
dynamique des compétences permet à Bruxelles d'étendre
de plus en plus son emprise sur les différentes activités
relevant des
États. Cela est conforme avec le caractère évolutif
des traités communautaires, inscrit particulièrement aux
articles 2 et 3 du traité de Rome. A ce transfert évolutif
de compétence s'oppose le principe de la compétence
d'attribution qui veut que les Communautés n'ont pas plus de
pouvoirs que ce que leur accorde les traités. Ces deux concepts
sont difficilement conciliables mais ils permettent un certain équilibre
du pouvoir.
A cause de la curieuse répartition des pouvoirs entre la
Commission, qui n'est pas tout à fait un exécutif, et le
Conseil, qui n'est pas tout à fait le législateur, et les
intérêts différents qu'ils défendent, il est
difficile de voir à qui appartiennent les véritables
pouvoirs. Lorsque le traité CEE stipule " Le conseil, sur
proposition de la Commission, statue... ", il appert
évident que le modèle de partage des pouvoirs dans l'Union
européenne n'appartient pas aux schémas d'organisation
étatique fédéral ou confédéral
classique.
Un autre principe particulier au fonctionnement de l'Union européenne
est celui de la subsidiarité, introduit par l'Acte unique
de 1986. Ce principe exige la mise en commun des efforts des États-membres,
par le biais des institutions communautaires, lorsque l'intérêt
commun l'exige dans certaines circonstances.
Exemple d'interaction entre les institutions communautaires et les
États-membres
- L'administration des douanes est une compétence clairement
communautaire, les États-membres n'interviennent plus dans ces
questions.
- En ce qui concerne les questions de représentation
internationale, lors de la négociation des traités
internationaux entre la CEE et pays tiers, la Commission négocie
et Conseil conclut les traités. C'est donc par le biais du
Conseil que l'intérêt des États-membres est
sauvegardé.
- Article 235 du traité CEE: lorsqu'une action de la Communauté
apparaît nécessaire pour réaliser l'un des objets de
la Communauté, sans que le traité ait prévu des
pouvoirs d'action à cet effet, le Conseil, à l'unanimité,
prend les dispositions appropriées.
3.1.2 - Interprétation jurisprudentielle favorable à
l'extension des pouvoirs de Bruxelles
Contrairement à la plupart des organisations fédérales,
la Cour de Justice des Communautés européennes fait une
utilisation extensive des théories des pouvoirs implicites
et de la théorie de l'effet utile des dispositions des
traités. Par ces principes de droit, la CJCE légitime
l'action des institutions communautaires dans des domaines qui ne relèvent
pas de sa compétence.
Également, la CJCE utilise à profusion le mécanisme
de l'interprétation téléologique du traité
pour étendre les compétences des institutions
communautaires au dépens des États-membres. Puisque les
traités européens sont par leur essence des instruments
évolutifs et intégrationnistes (voir l'article 2 et 3 du
traité) , une justification basé sur les objectifs du
traité ne peut que conduire à un accroissement des compétences
de Bruxelles.
Dans n'importe quelle pays à structure fédérale,
l'utilisation de ces trois instruments mènerait rapidement
à un grave déséquilibre des rapports de force entre
le gouvernement central et les membres de la fédération.
Se pourrait-il que l'avenir de l'Union européenne soit compromise
par ce phénomène ? A long terme, il n'en fait aucun doute,
Bruxelles deviendrait beaucoup trop impliqués dans des domaines
relavant de la souveraineté des États-membres. Tant que l'évolution
de la construction européenne n'est pas terminée
cependant, une telle attitude la part de la CJCE est sans doute viable,
aussi longtemps que les États-membres ne s'en plaignent pas.
3.2 - Ajouts au traité CEE
3.2.1 - L'acte unique européen de 1986
Cette première modification en profondeur du traité de
Rome a permis l'ajout de ce qui suit:
- Création de la procédure de coopération (entre
le Parlement, la Commission et le Conseil), applicable dans certains cas
- Inauguration du Tribunal de première instance à la
CJCE
- Création de l'Espace économique européen
(EEE). Par l'article 8a de l'Acte Unique, le Marché Commun
devient un "marché intérieur [qui] comporte un espace
sans frontières intérieures dans lequel la libre
circulation des marchandises, des personnes, des services et des
capitaux est assurée".
- Soutien accru aux régions économiquement défavorisées
- Prévoit l'Harmonisation des impôts indirects (Impôts
à la consommation ...)
- Prévoit le rapprochement des législations en matière
de Santé, Sécurité, Environnement et protection des
travailleurs
- La convergence des politiques économiques et monétaires
- L'harmonisation des normes minimales applicables à la
politique sociale.
- La cohésion économique et sociale
- Une coopération et élaboration d'une politique
commune de recherche et de développement technologique, et d'une
politique commune de l'environnement aussi.
3.2.2 - Le traité de Maastricht de 1992
Deuxième grand accord à modifier le traité CEE,
le traité de Maastricht innove dans les domaines suivants:
- Crée la procédure de codécision en faveur du
Parlement européen
- Prévoit une politique de sécurité commune et
de sécurité extérieure
- Coopération entre les États-membres en matière
d'informations policières
- Normes minimales en matière de travail (le Royaume-Uni et le
Danemark se sont retirés de l'application de cette exigence)
- Création de la Citoyenneté européenne qui
donne le droit aux immigrants de voter aux élections régionales)
- Instauration d'un calendrier pour l'Union monétaire
- 1ère phase- jusqu'au 1 janvier 1994: Poursuivre la libération
des capitaux, compléter la réalisation du Marché
unique, achever la ratification du traité de Maastricht et
assurer sa mise en vigueur, débuter la convergence des politiques
économique, et réduire les déficits nationaux.
- 2ème phase: jusqu'en 1996 ou 1998 au plus tard: créer
l'Institut monétaire européen (coopération accrue
entre les banques centrales en vue de la création de la Banque
centrale Européenne), augmenter l'indépendance des banques
centrales par rapport à leurs gouvernements, remettre en état
les finances publiques de certains pays, assurer une meilleure
convergence des prix, déficits, taux d'intérêts,
taux de change, accorder toute aide nécessaire
à la réalisation de ces objectifs en faveur de la Grèce,
de l'Espagne, de l'Irlande et de la Grande-Bretagne.
- 3ème phase: 1997 ou 1999 au plus tard: États-membres
qui satisfont les critères de convergence passent en 97
à la 4ème phase
- Critères de convergence:
- Taux d'inflation 1.5% d'écart des trois pays les moins
inflationniste
- Déficit moins de 3% du PNB
- Dette moins de 60% du PNB
- Taux d'intérêt à moins de 2% des 3 États-membres
les plus performants
- Si sept États-membres ou plus sont satisfont les critères,
début de la phase 4 en 97, sinon report de la phase 4 jusqu'au 1
janvier 1999.
- 4ème phase: les taux de change sont fixés irrémédiablement,
les monnaies nationales sont remplacées par l'Euro (ancien
Écu), le Système européen de banques centrales débute
ses opérations (fédération des banques centrales)
3.3 - Les instruments d'intervention des institutions européennes
En plus des traités CEE, de l'Acte Unique et du traité
de Maastricht qui définissent les relations fondamentales entre
les institutions européennes et les États-membres,
plusieurs instruments juridiques communautaires apportent des nuances et
précisions dans les questions et activités plus techniques
de l'Union européenne.
3.3.1 - Les instruments dits " juridictionnels "
3.3.1.1 - Le règlement communautaire
Nature et fonction
Le règlement communautaire est un instrument fondamental dans
la CEE. Il a un effet obligatoire et contraignant dans tous les États-membres
sans qu'il n'y ait besoin de loi de mise-en-oeuvre. On dit ainsi qu'il
est directement applicable dans les États-membres. Il vise un
ensemble de personnes ou des groupes de personnes de façon générique,
il ne les nomme pas en particulier. C'est l'instrument d'exécution
le plus important au sein de l'Union européenne.
Par exemple: le règlement 4064 CEE régit les opérations
de concentrations des entreprises.
Les règlements de substitution, d'harmonisation, de
coordination, ou de coexistence
Il s'agit de quatre techniques réglementaires différentes.
- La substitution. Dans ce cas, le droit national cesse d'exister. La
norme communautaire remplace simplement le droit des États-membres.
- L'harmonisation consiste à rendre les lois nationales
équivalentes dans toutes leurs modalités, c'est le
processus d'intégration législative le plus poussé
et celui qui laisse le moins de latitude aux États-membres. Ces
derniers ne peuvent plus fixer leurs objectifs législatifs et ils
doivent adapter leurs lois en fonction de l'évolution des
exigences communautaires.
- La coordination est moins contraignante que l'harmonisation. Elle
vise à rendre les législations nationales semblables dans
leurs éléments les plus importants mais laisse le choix
aux États-membres de prévoir des modalités diverses
dans le cas des éléments de moindre importance. Donc, il
s'agit principalement d'atténuer les différences dans les
effets des lois nationales
- La coexistence vise seulement à faire en sorte que les lois
nationales ne soient pas incompatibles ou incohérentes entre
elles.
3.3.1.2 - La directive
Nature et fonction
Le deuxième grand instrument de l'activité de la CEE.
Il n'a rien à voir avec les directives gouvernementales dans les
systèmes parlementaires de type anglo-saxon.
La directive est une forme de réglementation communautaire.
Elle fixe généralement des objectifs à atteindre,
elle oblige les États-membres à adopter des lois de mise
en oeuvre mais elle leur laisse le choix des moyens qu'ils veulent
prendre. Donc, normalement, elle est moins technique et pointilleuse que
le règlement.
La grande caractéristique des directives est qu'elles n'ont
pas en principe d'effet direct en faveur des particuliers, ce qui
signifie qu'un individu ne peut pas poursuivre un État sur la
base des dispositions d'une directive non mise en oeuvre.
3.3.1.3 - La décision
Dans le traité CEE, les décisions sont prises
uniquement par le Conseil
Elles ont un effet obligatoire et contraignant envers les parties
qu'elles désignent.
La décision diffère du règlement en ce qu'elle
doit nommer précisément les destinataires envers qui elle
s'applique, le règlement étant plutôt générique.
La décision est donc un instrument contraignant qui s'applique
aux cas particuliers, à des situations déterminées.
3.3.1.4 - La jurisprudence de la CJCE
L'ensemble des jugements et des avis rendus par la Cour de justice
des Communautés européennes est très important dans
le développement de la Communauté et dans l'évolution
des rapports entre les États-membres et les institutions. Voir
à égard la section Interprétation
jurisprudentielle favorable à l'extension des pouvoirs de
Bruxelles.
Une caractéristique originale du système européen
réside dans le fait qu'il n'appartient pas seulement à la
CJCE d'élaborer et d'interpréter le droit de la CEE. Les
juges nationaux sont chargés également de dire le droit de
la communauté.
- Les recours exercés devant la CJCE
- Le recours en annulation: vise l'annulation d'un acte d'une
institution communautaire entaché d'illégalité. Un
individu peut poursuivre une institution s'il fait preuve d'un intérêt
suffisant, c'est à dire qu'il doit subir un préjudice du
fait de la norme attaquée.Les cas d'ouverture du recours en annulation sont:
- L'incompétence
- La violation des droits fondamentaux (droits de la défense,
motivation des actes...)
- Le détournement de pouvoir
- Le recours en carence: s'applique dans les cas ou une
institution qui aurait dû statuer sur une question ne l'a pas
fait. Seuls les États-membres et les institutions peuvent saisir
la Cour. A ce jour, aucun recours en carence n'a été
accueilli contre une institution communautaire.
- Le recours en manquement: (contre un État qui a
manqué à ses obligations). Ce recours est dirigé
contre un État-membre qui n'a pas respecté ses
obligations. Il constate le défaut et force l'État-membre
à corriger la situation.
- Trois principes fondamentaux en droit communautaire
élaborés par la CJCE
- L'autonomie du droit communautaire: même si les traités
CEE sont des traités internationaux, ils ne sont pas être
interprétés comme les autres parce que les institutions
qu'ils créent sont uniques dans l'ordre international. Donc, ils
ne peuvent pas être interprétés en référant
au droit commun des traités internationaux, pas plus qu'en
important des principes de droit des États-membres.
- L'applicabilité directe du droit communautaire: les
normes communautaires s'appliquent dans le droit des États-membres
sans qu'il y ait besoin de mise en oeuvre.
- La primauté du droit communautaire sur le droit
national. En cas de conflit entre une norme nationale et communautaire,
le droit communautaire doit toujours primer, même à
l'encontre de dispositions constitutionnelles.
3.3.2 - Les instruments dits " non juridictionnels "
- Les instruments exercés par le Parlement européen
- A part les instruments classiques que sont le débat, les
questions, les pétitions et les commissions d'enquête, le
Parlement peut destituer les membres de la Commission à la
majorité des deux tiers.
- Les instruments exercés par la Commission
- Dans certains cas, la Commission est appelée à donner
une autorisation. En matière de droit de la concurrence, par
exemple, la commission émet en faveur des entreprises des avis de
conformité affirmant l'absence d'infraction au règlement
sur les concentrations. De même, elle procure des avis aux
États-membres sur la compatibilité de leur régime
d'aide aux entreprises ou sur la conformité de leurs monopoles
nationaux par rapport aux exigences des traités.
- Le second contrôle exercé par la Commission concerne
le respect du droit communautaire. C'est souvent la Commission qui
initie les actions contre les États-membres devant la CJCE. C'est
elle aussi qui émet certaines directives et décisions
lorsque le Conseil lui délègue le pouvoir de le faire.
4 - Les réalisations de l'Union européenne
Essentiellement, les réalisations de l'Union européenne
consistent en deux choses. La première est le Marché
Commun, où sont garanties les libertés de circulation des
produits, services, personnes et des capitaux. La seconde est représentée
par l'ensemble des Politiques communes, qui établissent dans
certains domaines d'activités, une mise en commun des ressources
et des moyens d'actions des
États-membres.
4.1 - Les quatre libertés fondamentales du marché commun
4.1.1 - La libre circulation des personnes
- Le droit de s'établir dans la Communauté (Droit d'établissement)
- Principes: traitement national et interdiction de toute forme de
discrimination
- Par exemple: il existe des directives sur la reconnaissance
mutuelle des diplômes et sur l'accès aux activités
non salariées
- L'établissement principal (le transfert de
l'essentiel d'une activité professionnelle dans un autre État-membre)
- Pour les personnes physiques:
- Exerçant une profession réglementée:
satisfaire aux conditions d'ordre public, par exemple celles exigées
par une corporation professionnelle, certaines restrictions sont
justifiables dans le cas de personnes participant à l'exercice de
l'autorité publique (les juges et huissiers)
- Exerçant une profession non-réglementée:
beaucoup plus facile, parfois n'est exigée que le respect de
certaines conditions de moralité.
- Pour les compagnies et sociétés:
Malheureusement, le droit à l'établissement principal ne
leur est pas accordé parce que leur loi constitutive serait trop
intimement liée à l'ordre juridique dont elles
proviennent. Il en résulte qu'elles doivent suivre les procédures
édictées par chacun des États-membres.
- Le droit à l'établissement secondaire:
l'installation ou l'acquisition d'un autre centre d'activité, dépendant
du premier, dans un autre État-membre.
- Ce droit est reconnu et il ne pose pas de problèmes
4.1.2 - La libre circulation des services
- Principe: Il n'y a pas de restriction en autant que le service soit
temporaire, qu'il ne s'agisse pas d'un transfert d'activité ou d'établissement,
et qu'il s'agisse d'un acte à titre onéreux à forte
valeur ajoutée.
- Donc, un individu peut offrir ses services partout dans la
Communauté .
4.1.3 - La libre circulation des marchandises
- Cette liberté s'applique aux marchandises originaires des
États-membres. Afin de déterminer les marchandises qui répondent
à ce critère, les autorités communautaires
appliquent la règle d'origine suivante: le produit origine du
pays où il a subi la dernière transformation ou ouvraison
substantielle économiquement justifiée.
- Depuis le 1er janvier 1993, les marchandises situées
à l'intérieur du territoire de la CEE sont en libre
pratique, ce qui signifient qu'elles n'ont plus besoin d'un certificat
d'origine.
- Aussi, les autorités communautaires ont pour mission de réduire
les entraves douanières et fiscales qui existent entre
pays-membres.
4.1.4 - La libre circulation des capitaux
- Cette liberté est effective depuis le 1 juillet 1990
seulement. sa réalisation était absolument nécessaire
pour améliorer les investissements et concrétiser le Marché
commun.
- La liberté de mouvement des capitaux est dangereuse dans
l'intervalle qui précède l'harmonisation des politiques
monétaires. En effet, les investisseurs tenteront de déplacer
leur capital dans le pays où les taux d'intérêt sont
les plus élevés, là où l'existence d'un
contrôle sur les mouvements de capitaux force les gouvernements
à offrir une prime aux investisseurs.
- Il existe toujours la possibilité d'une mise en place de
mesures de sauvegarde s'il les mouvements de capitaux entraînent
des perturbations graves dans la conduite de la politique monétaire
d'un État-membre.
4.2 - Les politiques communes
4.2.1 - Le droit communautaire de la concurrence
Le droit national des États membres n'existe plus dans ce
domaine, il a été complètement remplacé par
le droit communautaire. Le traité de CEE contient quelques
dispositions réglementant le comportement des entreprises:
- Article 85 du traité CEE: il porte sur les ententes et
les pratiques concertées. Il vise essentiellement
à restreindre toute coordination du comportement des entreprises
sur le marché qui fausse la concurrence.
- Article 86 du traité CEE: sur les abus de position
dominante. Cette disposition veille à limiter les situations
de puissance économique telles qu'une seule entreprise peut faire
obstacle à une concurrence effective en adoptant une attitude indépendante
vis à vis ses concurrents et ses clients. C'est l'exploitation
abusive qui est condamnée, et non pas le simple fait d'avoir une
position dominante. Voici quelques exemples de comportements caractéristiques
d'un abus de position dominante: refus de vente pour gêner les
concurrents, fixation des prix à un niveau trop élevé
ou trop bas, engagement d'approvisionnement exclusif etc.
- Le règlement 4064 CEE sur les opérations de
concentration entre entreprises: ce texte soumet les entreprises
à un contrôle effectué par la Commission dans tous
les cas où l'opération de concentration est considérée
comme étant de dimension communautaire. (Le chiffre d'affaire
mondial doit être égal ou supérieur
à 5 milliards d'écus et dans la CEE égal ou supérieur
à 250 millions d'écus). La Commission, dans son appréciation
de l'opération de concentration, vérifie si il se crée
ou se renforce une position dominante qui entrave la concurrence
effective. Dans l'affirmative, l'opération ne sera pas autorisée.
- Les aides accordées par les États-membres:
celles-ci doivent être compatible avec le Marché commun,
c'est à dire que les fonds doivent provenir de ressources
publiques et l'aide accordée ne doit pas être un octroi
d'une faveur anticoncurrentielle. En pratique, les institutions
communautaires se demanderont si dans un contexte semblable, un
investisseur privé aurait fait des apports de capitaux de la même
envergure.
- L'aménagement des monopoles d'état : seuls
les monopoles de marchandises sont visés par ces dispositions
communautaires. Les États-membres doivent éliminer les
exclusivités commerciales (droits d'importations exclusifs) dont
jouissent ces monopoles.
4.2.2 - La politique agricole commune
Cette politique représente en pratique le poste le plus
important de toute l'activité et des dépenses de l'Union
européenne. Plus de 70% du budget communautaire est affecté
à la Politique agricole commune, ce qui explique l'ampleur des réactions
des agriculteurs et des politiciens lorsqu'une proposition de
modification du régime est avancée.
- La PAC crée une organisation commune des marchés
agricoles européens, qui a les objectifs suivants:
- Soutien du revenu des agriculteurs
- Restructuration de l'agriculture afin d'accroître la
production
- Sécurité des approvisionnements
- Il est important de noter que la PAC ne devait être que
temporaire lorsqu'elle a été créée il y a 40
ans.
- Ces trois objectifs sont concrétisés notamment par un
savant mécanisme d'ajustement des prix:
- Le prix d'intervention de chaque produit agricole, est celui auquel
la CEE achète les excédents de production agricoles pour
garantir les prix sur le Marché Commun et pour stabiliser les
revenus des agriculteurs.
- Le prix indicatif, est le prix-cible visé par les autorités
communautaires, afin de maintenir un équilibre entre la
croissance des prix sur le Marché Commun et la surproduction des
produits agricoles.
- Le prix de seuil, qui est celui des marchés extérieurs,
sert d'étalon afin de déterminer si le produit fera
l'objet d'un prélèvement ou d'une restitution. Lorsque le
prix de seuil est inférieur au prix européen, il y a prélèvement
envers le consommateur européen pour ajuster le prix de
l'importation à la hausse. Inversement, quand le prix de seuil
est supérieur au prix européen, une restitution est due
par l'agriculteur européen à la Communauté.
- Chacun de ces prix sont fixés annuellement par les
institutions communautaires, produit par produit.
- La PAC a engendré plusieurs problèmes, notamment:
- une surproduction agricole en France
- un mécontentement persistant de l'Angleterre qui, à
cause de son industrie agricole efficiente, a toujours considéré
la PAC comme un mécanisme favorisant les méthodes
d'agriculture défaillantes
- des prix artificiellement élevés pour les produits
agricoles dans la CEE
- la non-compétivité des agriculteurs européens.
4.2.3 - La politique régionale et la politique des fonds
structurels
- Objectif: cette politique vise à aplanir les disparités
régionales selon plusieurs critères:
- Le taux de chômage
- Les écarts entre diverses régions du produit intérieur
brut par habitant
- Les pressions démographiques
- Le niveau de déclin industriel
4.2.4 - La politique industrielle
- Objectif: Favoriser le développement industriel de certaines
régions
- Lorsque nécessaire, l'intervention communautaire en matière
industrielle prend la forme de subventions et de prêts. Également,
les institutions européennes favorisent la coopération
industrielle entre les divers partenaires européens.
4.2.5 - La politique sociale
- Objectifs: améliorer le sort des travailleurs de l'Union
européenne et favoriser la cohésion économique et
sociale entre les différents États-membres
- Les moyens d'actions communautaires sont très variés
à ce chapitre:
- Ajustement structurels
- Reconversion des entreprises en difficulté
- Réinsertion professionnelle
- Coordination et alignement des législations nationales afin
d'assurer la cohérence et la solidarité du système
européen.
- L'attitude par rapport à cette politique varie énormément
selon les États-membres. Les Pays-Bas, le Danemark, la Belgique
et l'Allemagne peuvent être qualifiés de pays
interventionnistes, par opposition à la Grèce et au
Portugal. Ainsi, l'objectif de cohésion appert comme relevant
plus de l'utopie que de la réalité.
4.2.6 - La politique monétaire et financière
Cette politique passe essentiellement par le défunt système
monétaire européen et désormais par le calendrier
de l'Union monétaire imposé par le traité de
Maastricht.
A titre informatif cependant, voici quelques renseignements sur le
système monétaire européen (SME):
- Le SME a été créé en 1979
- Entre autres choses, il règle la valeur de l'Écu
(European Currency Unit), qui est une monnaie de compte utilisée
principalement entre banques centrales européennes. La valeur de
l'Écu est déterminée de la façon suivante:
c'est un panier de monnaies où la force relative de chacune des
devises nationales est pondérée par l'importance relative
de ces monnaies dans l'économie européenne.
- Deux facteurs interagissent donc dans l'établissement de la
valeur de l'Écu: la valeur et l'importance de chaque devise.. Par
exemple, dans un Écu, il y a 0.33 Deutsche Mark, 0.20 Franc Français,
0.19 Livre Sterling, 0.12 Lire Italienne etc. Ce n'est qu'après
avoir compilé toutes ces fractions de devises qu'on obtient,
à une date donnée, la valeur d'un Écu (1.26 Dollars
E-U, 6.3 Francs Français, 0.83 Livre Sterling, 1.85 Deutsche
Mark, 2000 Lires Italiennes au 16 janvier 1996) )
- L'autre aspect important du SME est son rôle dans la
stabilisation des taux de change. Le SME prévoit que les monnaies
nationales ne peuvent varier au delà d'une marge de fluctuation
établie à plus ou moins 2.25% (6% dans le cas de l'Italie)
autour d'une valeur-pivot. Dans l'hypothèse où une monnaie
dépasserait de 1.68% son taux-pivot (En réalité,
75% de la marge de fluctuation), une intervention automatique des
banques centrales européennes vise à ramener la devise
plus proche de son taux-pivot.
- Bien que le SME constituait certainement un premier pas vers
l'Union monétaire, il est apparu clairement au début des
années 1990 qu'aucune banque centrale ne pourrait limiter les
fluctuations imposées par les marchés. Dès cet
instant, le SME est devenu embarrassant pour les États-membres
puisqu'en plus de démontrer l'impuissance des gouvernements
à régir les marchés financiers, le SME constituait
la preuve de l'abdication de l'utilisation de la politique monétaire
comme instrument de redressement économique.
Bien d'autres choses pourraient être ajoutées pour
clarifier, détailler et circonscrire d'autres domaines d'activités
de l'Union européenne. J'espère cependant que ces notes
seront utiles dans leur forme actuelle.
1996 © Guillaume Carrier. Tous droits réservés.
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