Les commentaires qui suivent sont rédigés sous une forme synthétique et brève qui,
je l'espère, convient mieux au WWW qu'un texte suivi et détaillé.
 

L'Union européenne, (anciennement CEE,CEEA,CECA)


Introduction

 

0.1 - Le contexte original: la fin de la seconde guerre mondiale

L'état de l'Europe à la fin de la Guerre

L'idée même de faire une Communauté, avec un marché unique, n'était donc pas évidente..


0.2 - La construction des trois Communautés

 

A strictement parler, il n'existe pas une Communauté, mais bien plutôt 3 communautés

 

Raisons ayant motivé les pays à former ces communautés:

Les deux premiers objectifs étaient considérés comme irréalisables dans le cadre d'une organisation internationale de coopération classique, d'où est apparue la nécessité de créer une organisation internationale à base d'intégration (mouvement pro-fédératif). Il fût impossible de dégager un consensus quant à la forme du contrôle que devait exercer cette nouvelle organisation internationale. Émergea alors l'idée d'une construction européenne en plusieurs étapes, où un ensemble d'organisations internationales se verraient confier des mandats spécialisés.


La Communauté européenne du Charbon et de l'acier constitue donc la première réalisation concrète menant vers l'Union européenne.

Traité de Paris de 1951 créant la CECA lie 6 États: la France, la République fédérale d'Allemagne, la Belgique, l'Italie, les Pays-Bas et le Luxembourg.

 

La deuxième phase vers l'intégration européenne se concrétisera par l'adoption simultanée de deux traités signés à Rome, l'un étant d'ordre général et créant un Marché commun, l'autre instituant la Communauté européenne de l'énergie atomique. La crainte d'une opposition de dernière minute à la ratification du traité portant sur l'énergie nucléaire a convaincu les négociateurs de séparer ce domaine d'activité du traité créant la C.E.E.

Il est remarquable de constater que l'adoption du traité CEE en 1957 n'a pratiquement pas causé de remous, tant dans le grand public que parmi la classe politique. En effet, l'inclusion d'une période de transition jusqu'en 1972 ( soit plus de vingt ans) a suffi à taire la plupart des appréhensions qu'auraient dû soulever un projet d'une telle envergure.

 

Raisons officieuses ayant conduits à l'adoption du traité CEE

Donc, le traité CEE, très pragmatique, permet de lier la France et l'Allemagne, historiquement ennemies, dans une union économique complémentaire plutôt que directement concurrentielle.

 

0.3 - Résultat de la CEE aujourd'hui

 

0.4 - Distinction entre les trois traités (CEE-CEEA-CECA)

  

1 - Les institutions de la CEE

  

1.1 - Le Conseil des Ministres

C'est l'institution qui représente les États-membres. Elle ne travaille pas dans l'intérêt de la CEE, mais plutôt dans l'intérêt de ses membres.

Elle est composée de membres des parlements nationaux et aussi des ministres des affaires étrangères de chaque pays.

La présidence alterne à tous les six mois entre représentants de chaque États-membres

 

Rôle et Compétence:

 

1.2 - La Commission des Communautés

Composée de nationaux des États-membres, elle est la gardienne des traités communautaires et ses membres doivent absolument agir en toute indépendance. Ils ne peuvent pas représenter les intérêts de leur pays, mais doivent agir dans le seul intérêt de la Communauté.

Dix-sept commissaires s'occupent chacun d'un portefeuille déterminé, appelé Direction générale, à la façon d'un ministère.

La Commission, comptait en 1991, quelques 22 000 employés

Rôle et compétence: la Commission doit exprimer l'intérêt communautaire et assurer l'initiative de la plupart des mesures législatives. Aussi, la Commission correspond à exécutif dans un système parlementaire classique sauf qu'au lieu d'être le chef du gouvernement, c'est le Conseil qui a toujours le dernier mot.

Deux rôles distincts:

 

1.3 - Le Parlement européen

Composé de représentants du peuple réunis en partis transnationaux (Parti populaire européen, Libéral démocratique et réformateur, démocrates européens, verts etc.) élus au suffrage universel. Il n'y a aucun lien entre le Parlement européen et les parlements nationaux. La première élection européenne a eu lieu en 1979. 518 élus répartis selon la population de chaque État-membre.

 

Fonctions et compétences: elles n'ont rien à voir avec celles d'un vrai Parlement

Il existe donc une sorte de déficit démocratique dont souffre le Parlement européen:

L'Acte unique européen a tenté d'y remédier. Il prévoit une procédure de coopération avec le Parlement qui fonctionne de la façon suivante:

Le traité de Maastricht a introduit une nouvelle procédure de codécision qui prévoit que dans certains cas, le Parlement a un droit de veto. Le conseil, même à l'unanimité, ne peut plus statuer.

Conclusion: il existe toujours un déficit démocratique important, il n'est pas normal que le seul organe élu de la CEE n'ait qu'une simple fonction de consultation.

 

1.4 - La Cour de Justice des Communautés européennes

 

Fonctions: véritables fonctions de tribunal judiciaire

 

La CJCE possède trois sortes de compétences juridictionnelles:

 

N.B.: il existe d'autres institutions européennes, mais leur importance relative est minime par rapport à celles déjà mentionnées. Mentionnons quand même l'existence de la Cour des comptes, du Comité économique et social CEE-CEEA ainsi que le comité consultatif CECA.

  

2 - Financement des institutions des Communautés

 
  1. Les Ressources propres, qui sont des contributions étatiques représentant 1.4% du PNB des États-membres, constituent l'essentiel des revenus communautaires. Ces recettes représentaient 57% du total des revenus budgétaires européens en 1988. On doit noter le fait que les États-membres bénéficient d'une correction financière de 66% de la différence entre leur participation financière et les transferts communautaires lui revenant. Il s'agit en fait d'une sorte de mécanisme de péréquation.
  2. N.B.: la CECA et CEEA sont financées indépendamment par une taxe propre levée par la Communauté. Cette taxe représente 1% de la valeur moyenne des différents produits assujettis aux traités.
  3. Recettes douanières: 30 % des recettes totales en 1988
  4. Pourcentage de la taxe sur la valeur ajoutée dans chaque État-membre. Ce pourcentage, établi à un pour cent (1%), représente une infime partie des recettes de l'Union.
  5. Les recettes des politiques communes
    1. Le prélèvement agricole (12 % des recettes totales en 1988)
    2. Les autres politiques ( Un infime pourcentage des recettes)

Exemples de contributions nationales (en 1988):

 

3 - Le processus de décision au sein de l'Union européenne

 

3.1 - Le partage des pouvoirs

3.1.1 - Absence de partage des pouvoirs classique

L'Union européenne n'opère pas de partage de pouvoirs législatifs sur la même base que les états fédéraux. Au lieu d'une division étanche des compétences entre les États-membres et les institutions communautaires, une attribution dynamique des compétences permet à Bruxelles d'étendre de plus en plus son emprise sur les différentes activités relevant des États. Cela est conforme avec le caractère évolutif des traités communautaires, inscrit particulièrement aux articles 2 et 3 du traité de Rome. A ce transfert évolutif de compétence s'oppose le principe de la compétence d'attribution qui veut que les Communautés n'ont pas plus de pouvoirs que ce que leur accorde les traités. Ces deux concepts sont difficilement conciliables mais ils permettent un certain équilibre du pouvoir.

A cause de la curieuse répartition des pouvoirs entre la Commission, qui n'est pas tout à fait un exécutif, et le Conseil, qui n'est pas tout à fait le législateur, et les intérêts différents qu'ils défendent, il est difficile de voir à qui appartiennent les véritables pouvoirs. Lorsque le traité CEE stipule " Le conseil, sur proposition de la Commission, statue... ", il appert évident que le modèle de partage des pouvoirs dans l'Union européenne n'appartient pas aux schémas d'organisation étatique fédéral ou confédéral classique.

Un autre principe particulier au fonctionnement de l'Union européenne est celui de la subsidiarité, introduit par l'Acte unique de 1986. Ce principe exige la mise en commun des efforts des États-membres, par le biais des institutions communautaires, lorsque l'intérêt commun l'exige dans certaines circonstances.

Exemple d'interaction entre les institutions communautaires et les États-membres


3.1.2 - Interprétation jurisprudentielle favorable à l'extension des pouvoirs de Bruxelles

Contrairement à la plupart des organisations fédérales, la Cour de Justice des Communautés européennes fait une utilisation extensive des théories des pouvoirs implicites et de la théorie de l'effet utile des dispositions des traités. Par ces principes de droit, la CJCE légitime l'action des institutions communautaires dans des domaines qui ne relèvent pas de sa compétence.

Également, la CJCE utilise à profusion le mécanisme de l'interprétation téléologique du traité pour étendre les compétences des institutions communautaires au dépens des États-membres. Puisque les traités européens sont par leur essence des instruments évolutifs et intégrationnistes (voir l'article 2 et 3 du traité) , une justification basé sur les objectifs du traité ne peut que conduire à un accroissement des compétences de Bruxelles.

Dans n'importe quelle pays à structure fédérale, l'utilisation de ces trois instruments mènerait rapidement à un grave déséquilibre des rapports de force entre le gouvernement central et les membres de la fédération. Se pourrait-il que l'avenir de l'Union européenne soit compromise par ce phénomène ? A long terme, il n'en fait aucun doute, Bruxelles deviendrait beaucoup trop impliqués dans des domaines relavant de la souveraineté des États-membres. Tant que l'évolution de la construction européenne n'est pas terminée cependant, une telle attitude la part de la CJCE est sans doute viable, aussi longtemps que les États-membres ne s'en plaignent pas.

 

3.2 - Ajouts au traité CEE

 

3.2.1 - L'acte unique européen de 1986

Cette première modification en profondeur du traité de Rome a permis l'ajout de ce qui suit:

 

3.2.2 - Le traité de Maastricht de 1992

Deuxième grand accord à modifier le traité CEE, le traité de Maastricht innove dans les domaines suivants:

 

3.3 - Les instruments d'intervention des institutions européennes

En plus des traités CEE, de l'Acte Unique et du traité de Maastricht qui définissent les relations fondamentales entre les institutions européennes et les États-membres, plusieurs instruments juridiques communautaires apportent des nuances et précisions dans les questions et activités plus techniques de l'Union européenne.

 

3.3.1 - Les instruments dits " juridictionnels "

 

3.3.1.1 - Le règlement communautaire

 

Nature et fonction

Le règlement communautaire est un instrument fondamental dans la CEE. Il a un effet obligatoire et contraignant dans tous les États-membres sans qu'il n'y ait besoin de loi de mise-en-oeuvre. On dit ainsi qu'il est directement applicable dans les États-membres. Il vise un ensemble de personnes ou des groupes de personnes de façon générique, il ne les nomme pas en particulier. C'est l'instrument d'exécution le plus important au sein de l'Union européenne.

Par exemple: le règlement 4064 CEE régit les opérations de concentrations des entreprises.

 

Les règlements de substitution, d'harmonisation, de coordination, ou de coexistence

Il s'agit de quatre techniques réglementaires différentes.

 

3.3.1.2 - La directive

 

Nature et fonction

Le deuxième grand instrument de l'activité de la CEE. Il n'a rien à voir avec les directives gouvernementales dans les systèmes parlementaires de type anglo-saxon.

La directive est une forme de réglementation communautaire. Elle fixe généralement des objectifs à atteindre, elle oblige les États-membres à adopter des lois de mise en oeuvre mais elle leur laisse le choix des moyens qu'ils veulent prendre. Donc, normalement, elle est moins technique et pointilleuse que le règlement.

La grande caractéristique des directives est qu'elles n'ont pas en principe d'effet direct en faveur des particuliers, ce qui signifie qu'un individu ne peut pas poursuivre un État sur la base des dispositions d'une directive non mise en oeuvre.

 

3.3.1.3 - La décision

Dans le traité CEE, les décisions sont prises uniquement par le Conseil

Elles ont un effet obligatoire et contraignant envers les parties qu'elles désignent.

La décision diffère du règlement en ce qu'elle doit nommer précisément les destinataires envers qui elle s'applique, le règlement étant plutôt générique. La décision est donc un instrument contraignant qui s'applique aux cas particuliers, à des situations déterminées.


3.3.1.4 - La jurisprudence de la CJCE

L'ensemble des jugements et des avis rendus par la Cour de justice des Communautés européennes est très important dans le développement de la Communauté et dans l'évolution des rapports entre les États-membres et les institutions. Voir à égard la section Interprétation jurisprudentielle favorable à l'extension des pouvoirs de Bruxelles.

Une caractéristique originale du système européen réside dans le fait qu'il n'appartient pas seulement à la CJCE d'élaborer et d'interpréter le droit de la CEE. Les juges nationaux sont chargés également de dire le droit de la communauté.


 
 

3.3.2 - Les instruments dits " non juridictionnels "

 
 

4 - Les réalisations de l'Union européenne

Essentiellement, les réalisations de l'Union européenne consistent en deux choses. La première est le Marché Commun, où sont garanties les libertés de circulation des produits, services, personnes et des capitaux. La seconde est représentée par l'ensemble des Politiques communes, qui établissent dans certains domaines d'activités, une mise en commun des ressources et des moyens d'actions des États-membres.

 

4.1 - Les quatre libertés fondamentales du marché commun

 

4.1.1 - La libre circulation des personnes

 

4.1.2 - La libre circulation des services

 

4.1.3 - La libre circulation des marchandises

 

4.1.4 - La libre circulation des capitaux

 

4.2 - Les politiques communes

 

4.2.1 - Le droit communautaire de la concurrence

Le droit national des États membres n'existe plus dans ce domaine, il a été complètement remplacé par le droit communautaire. Le traité de CEE contient quelques dispositions réglementant le comportement des entreprises:

 

4.2.2 - La politique agricole commune

Cette politique représente en pratique le poste le plus important de toute l'activité et des dépenses de l'Union européenne. Plus de 70% du budget communautaire est affecté à la Politique agricole commune, ce qui explique l'ampleur des réactions des agriculteurs et des politiciens lorsqu'une proposition de modification du régime est avancée.

 

4.2.3 - La politique régionale et la politique des fonds structurels

 

4.2.4 - La politique industrielle

 

4.2.5 - La politique sociale

 

4.2.6 - La politique monétaire et financière

Cette politique passe essentiellement par le défunt système monétaire européen et désormais par le calendrier de l'Union monétaire imposé par le traité de Maastricht.

A titre informatif cependant, voici quelques renseignements sur le système monétaire européen (SME):

 

Bien d'autres choses pourraient être ajoutées pour clarifier, détailler et circonscrire d'autres domaines d'activités de l'Union européenne. J'espère cependant que ces notes seront utiles dans leur forme actuelle.

1996 © Guillaume Carrier. Tous droits réservés.

 

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